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Jeûne intermittent, endométriose et fertilité? oui il y a un impact et non il n’est pas positif.

Cette technique, habitude, mode, j’en ai beaucoup entendu parler comme tout le monde. J’ai eu la chance dès le début de ce « boom » d’avoir une discussion avec ma naturopathe qui m’a fait douter.

La chance parce que j’ai évité quelque chose qui n’aurait pas été bon pour moi. La chance car j’aurais certainement testé, curieuse, pour moi et pour vous.  Mais aussi cela m’aurait arrangée moi qui ne suis pas affamée ainsi que paresseuse le matin.

Il me semble toutefois que l’on n’entend pas assez parler des méfaits du jeûne pour la santé des femmes  et que certaines informations méritent d’être diffusées à plus grande échelle, certains arguments « détricotés » et certains faits  éclairés. Car non, jeûne intermittent, endométriose et fertilité ne font pas bon ménage.

Le jeûne intermittent c’est quoi?

C’est une manière de jeûner définie comme douce qui consiste à jeûner régulièrement sur de courtes périodes. Deux tendances ont explosé ces derniers mois :

  • le jeûne de 16h qui consiste en général à jeûner depuis le dîner puis à manger le plus tard possible dans la journée
  • le jeûne qui consiste à jeuner pendant 24 heures une ou deux fois dans la semaine

Les raisons que l’on retrouve pour cette pratique sur la plupart des sites internets sont : la perte de poids ou le maintien du poids, la régulation du taux de sucre, une optimisation des facultés mentales et de l’énergie, anti-inflammatoire.

En creusant sur un de ces sites bien construits et où tout est parfaitement expliqué : 

https://www.bmoove.com/fasting/

Jeûne intermittent, endométriose et fertilité : et si on « détricotait » tout ça?

Outre les explications quand au fonctionnement et aux bénéfices du jeûne, la phrase que j’ai trouvée la plus intéressante est :

En cas d’excellente santé et de digestion rapide, le corps fonctionne de manière optimale et alors le jeûne et moins efficace voire inutile.

Donc, quand on est en bonne santé on en a pas besoin.

Donc, si on retrouve une bonne santé avec du repos, une alimentation saine et anti-inflammatoire, qu’on écoute son corps, qu’on bouge, etc.. on en a pas besoin.

Selon moi on ne peut vanter l’effet anti-inflammatoire d’une technique si en parallèle on ne diminue pas les aliments inflammatoires, logique non?

Ensuite, par rapport à la clarté mentale argumentée par le fait que le corps économise les 15% de l’énergie mise à digérer. A nouveau de quoi nourrit-on notre corps, pourquoi ne pas lui amener plus d’énergie afin que digestion et cerveau fonctionnent de manière optimale? 

A la découverte des arguments des pro jeûne intermittent

Et pourquoi 80% des personnes pratiquent elles ce jeûne en ne mangeant pas le matin, argumentant que c’est une pratique ancestrale? Je ne connais que les pratiques ancestrales venues de la tradition yogique et oui dans celles-ci le jeûne de 16 heures est pratiqué mais : on arrête de manger dès 16 heures environ et on mange au réveil.

Un deuxième argument qui me titille est celui de nos ancêtres qui ne mangeaient pas tout le temps. Alors oui et c’est venu de la sédentarisation les repas à heures fixes, le fait de conserver de la nourriture « au cas où ». Là aussi je me dis que nous sommes sédentaires et avec un mode de vie loin de nos ancêtres chasseurs cueilleurs qui certainement mangeaient et picoraient à longueur de journée ne se souciant pas de manger ou non à certaines heures.

Une autre chose qui peut expliquer la clarté mentale et l’énergie c’est que le système nerveux, régit par nos glandes surrénales, émet des hormones en cas de stress, informant le cerveau de ce qu’il doit faire. Hors le manque de nourriture est vécu comme un stress. Le message part donc au bout d’environ 1h à 1h30  le matin que rien n’arrive et donc qu’il faut une stratégie d’économie d’énergie. Ce mécanisme bien huilé va alors entrer en mode survie et là je vous ressors mon histoire du tigre dans la jungle.

Le jeûne intermittent facteur de stress qui aurait un impact sur la fertilité?

Si vous ne la connaissez pas imaginez que vous êtes face à un tigre soudainement, les glandes surrénales vont s’emballer, relâcher cortisol et adrénaline indiquant un danger au cerveau. Toute votre énergie va alors se concentrer au niveau de votre cerveau afin que vous ayez les idées claires pour pouvoir agir, de vos muscles pour pouvoir courir ou vous défendre, de votre coeur et vos poumons pour continuer à vivre.

Le reste : digestion, élimination, système reproducteurs? pas besoin il y a un tigre donc d’autres impératifs à traiter.

Le problème c’est que dans notre société ou nous vivons déjà du stress au quotidien, le jeûne intermittent va nous en rajouter. Alors oui on aura peut-être le mental plus clair, plus d’énergie pour faire du sport mais à quel prix et au détriment de quoi?

Notre système digestif, d’élimination, nos hormones, notre système reproducteur et donc notre fertilité!

jeûne intermittent, endométriose et fertilité

Jeûne intermittent, endométriose et fertilité

Beaucoup de mes clientes pratiquent le jeûne intermittent, des amies à moi le font aussi, beaucoup en vantent les mérites sur les réseaux sociaux, des jeunes femmes en pleine santé et qui le pratiquent car ça entre dans leur style de vie pour un côté pratique, des jeunes femmes en recherche de santé et qui à force d’en entendre les mérites se disent que ça doit être bien et celles qui simplement ont envie de perdre du poids. 

Si on va à la recherche d’informations, dans la majorité des infos piochées sur le jeûne intermittent, il est pourtant spécifié que le jeûne intermittent ne convient pas à tout le monde et qu’il est à éviter si :

  • Diabète
  • Si vous êtes une femme qui essaie d’avoir un enfant
  • Problème de régulation du taux de sucre dans le sang
  • Faible pression sanguine
  • Prise de médicaments
  • Sous-poids
  • Troubles du comportement alimentaire
  • Si vous avez déjà eu des aménorrhée ou règles irrégulières
  • Si vous êtes enceinte ou si vous nourrissez votre enfant au sein.

Une étude sur les rats avec des résultats clairs

Cette étude que vous retrouvez en lien a montré que le jeûne intermittent avait un effet sur les hormones et particulièrement la LH, donc l’ovulation mais aussi la FSH et qu’une diminution des ovaires avait pu être observée.

On ne s’alarme pas car une autre étude faite sur des femmes a montré que le jeune intermittent pouvait impacter le taux de LH mais à priori sans conséquence sur la santé reproductive chez les personnes de poids normal.


Les liens vers ces articles et leurs sources sont ici (en anglais)

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7714088/J

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23382817/

Comment ça se passe?

Le jeûne intermittent pourrait affecter les niveaux de l’hormone leptine. La leptine est produite par les cellules graisseuses du corps et contrôle non seulement votre métabolisme, mais aussi les niveaux d’hormone lutéinisante (LH) et d’hormone folliculo-stimulante (FSH), les hormones qui régulent l’ovulation. Trop peu de leptine, et il pourrait y avoir des problèmes de fertilité  qui pourrait éventuellement sous-optimiser la capacité de concevoir explique un chercheur, le Dr Syer. 

Jeûne, endométriose et fertilité : on fait quoi?

Si on est en mauvaise santé, qu’on souffre d’une maladie ou de stress, on oublie catégoriquement jeûne et détox.

En cas extrême de maladie il peut être intéressant de faire un jeûne afin de créer un changement dans le corps mais ceci absolument accompagné par un professionnel de la santé.

Si on est en excellente santé et qu’on a pas de souci de cycles ni de projet d’être maman on peut tester bien sûr mais en gardant en tête ces infos.

Si on a des cycles irréguliers, pas de règles, des problèmes hormonaux, des troubles de la thyroïde, si on est enceinte ou si l’on souhaite être enceinte prochainement, on oublie.

Mes lectures m’ont tellement convaincues que finalement je ne vois même plus clairement les arguments pour le jeune intermittent.

Comment bien s’alimenter pour soutenir ses hormones

Alors on se remet au petit déj, de préférence avec des protéines et des fruits types baies. oeufs, shake de protéines, oléagineux, petits poissons.

Si c’est compliqué de manger le matin on peut simplement apaiser nos glandes surrénales en leur donnant le signal que tout est ok avec une poignée d’amande ou un mini smoothie avant de manger plus, plus tard.

Dans cette continuité et pour un équilibre hormonal au top :

Privilégier un apport en nutriment toutes les 4 heures grands maximum excepté la nuit bien sûr.

Aller plus loin

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Peggy Favez

Author Peggy Favez

Coach santé féminine - Blogueuse - Autrice "Endométriose un Chemin vers l'équilibre" J'accompagne les femmes à se sentir mieux dans leur corps & retrouver la santé pour une vie en douceur

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Join the discussion 6 Comments

  • Camy dit :

    Merci pour cet article…
    Voilà plus d’un an qu’on est en essai bébé et que rien ne vient. J’aurai également un déséquilibre hormonal. Mais voilà, en mai j’ai pris l’idée de faire un jeune intermittent, parce que j’en entends parlé partout, ma naturopathe me l’avait proposé il y a quelques années et je pensais que ça serait la solution à tous mes problèmes pour tomber enceinte… Me voilà partie, je me lance dans cette experimentation. Quelle mauvaise idée…
    Je l’ai pas fait longtemps, 1 semaine. Mais quand j’ ai repris mes habitudes, horreur : je prends 5kg en l’espace d’un mois, reprise de mes spm +++ qui s’étaient stopper depuis plusieurs mois.
    Au départ, je ne comprenais pas pourquoi tous ces aspects négatifs revenaient… Mais plus les semaines passaient et plus je les mettais en corrélation avec ce jeune intermittent. Cela fait maintenant 3 mois qu’il s’est déroulé et j’en ressens toujours les effets négatifs. Mon corps ne s’est toujours pas remis.
    Ton article m’a permis de me conforter dans mes doutes. Je ne recommencerai plus jamais, ça c’est certain. Je m’excuse encore et encore auprès de mon corps..
    Merci pour tes mots, tes articles…

    • Peggy Favez dit :

      Merci beaucoup pour ton témoignage qui aidera beaucoup de femmes ici!

      Je me reconnais dans ce côté à tester parce que les autres font et que ça à l’air intéressant + qu’un praticien de la santé nous encourage dans ce sens. Et parfois comme tu le dis sur le moment ça marche plutôt bien et quand on arrête c’est la catastrophe, ça me fait penser à la pilule, on trouve une solution qui n’en est pas vraiment une pour régler un déséquilibre qui n’est pas là pour rien. Et puis en faisant ça on puise dans notre réserve d’énergie et tout comme toi j’ai bien payé par la suite mes expériences de jeûne (à l’eau, sec, intermittent). Comme tu l’as peut-être lu ailleurs dans ce que je propose quand on essaie de tomber enceinte il faut se nourrir ++, amener de l’énergie pour que ce beau projet se concrétise et que le corps soit près :))) Un gros câlin et tous mes voeux de réussite pour la suite 🙂

  • Audrey dit :

    Bonjour, et merci beaucoup pour votre article.

    Je me demande ce que vous pensez du jeûne un peu plus long (entre 24 et 42h)? J’ai entrepris de jeûner une fois par semaine, le lundi, depuis près de 2 mois et je dois dire que jusqu’à présent ça me réussi plutôt bien. Je n’ai aucune intention de perdre du poids mais c’est plus un désir de renouveau et de bien être que je cherche. Je dois dire que la nuit du lundi au mardi j’ai un bon sommeil et que je me réveille vraiment bien et fraîche le mardi (alors que je traîne souvent pour me lever les autres jours).

    Néanmoins nous avons un projet de bébé avec mon mari, et je constate en vous lisant que je devrais surement mettre ce jeûne entre parenthèse.

    Merci encore et bonne continuation.

  • Marie dit :

    Je trouve cet article très pertinent et motivant à garder l’équilibre. Pour ma part, je suis en rétablissement, depuis maintenant 2 ans d’anorexie nerveuse. Les médecins ne comprenaient pas pourquoi, malgré mes bons résultats médicaux: prises de sang, IMC, poids, etc, que mes menstruations ne revenaient pas. Les échographies ne montraient aucune anomalie.

    puis, j’ai pris le temps de compter le nombre d’heures séparant mes repas et j’ai réalisé que sans l’avoir voulu et réalisé, je faisais un jeûne 16/8. Ce qui est très nocif quand on a déjà eu un trouble alimentaire, car ca tombe du côté de la restriction.

    J’ai donc tout cessé et commencé à déjeuner dès que je me lève (dans une fenêtre de maximum 2 heures). C’est ma 6eme journée et à date, beaucoup de positif, côté énergie et beaucoup moins irritable également. Je réalise tous les effets insidieux de mes anciennes habitudes, maintenant que je les ai changées. Me reste plus qu’à espérer le retour des menstruations et de lâcher prise un peu.

    Par contre, je dois dire que la reprise d’heures plus saines de repas est difficile côté vertiges et digestion, on dirait que mon corps ne comprend pas. J’imagine qu’Après quelques temps ça devrait se calmer. Selon vous, combien de temps à envisager environ avant que mon corps s’habitue à ces nouveaux changement ?

    • Peggy Favez dit :

      Bonjour Marie,

      Merci pour ton partage et bravo pour ta capacité à observer et à réajuster!

      Pour ta question c’est difficile à dire sans te connaître ni en savoir plus sur tes habitudes alimentaires, cela peut être un temps de régulation mais aussi certains aliments qui sont plus compliqués à digérer?

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